L’Europe démocratique ?

Circulez, y a rien à voir ?

par Cyril Benjamin CASTRO, Chef d’entreprise et Professeur – Février 2013

L’abstention est un kyste lancinant dans nos démocraties. Depuis plus de vingt ans elle prend des proportions croissantes en France. Pour y remédier, certains pays ont adopté le vote obligatoire. En France, poussée par un nouveau parti centriste, qui se l’ait appliqué à lui-même, la reconnaissance du vote blanc a été obtenue à l’Assemblée nationale. Mais pour lutter contre cette abstention, media et politiques ont trouvé le coupable idéal : l’électeur !

Pourtant, si nous devons tous favoriser le devoir civique qu’est le vote, obtenu de hautes luttes et en reconnaissance à celles-ci et aussi au nom des idéaux que nous voulons voir partout prévaloir, nous devons également mesurer d’autre culpabilité. Le scrutin européen qui s’annonce en est un bon terrain d’enquête.

Europe démocratique

Cyril Benjamin CASTRO            pour l’Europe

En effet, dans 15 mois, on vote pour élire notre Parlement européen. Ce sera un Parlement censé avoir des pouvoirs élargis. Bravo pour cette avancée démocratique !

Mais le principal acte d’un Parlement pour soutenir un exécutif ou s’y opposer est le vote sur le budget. Or ce Parlement qui sera issu des votes dans 27 pays européens hériterait d’un cadre budgétaire amoindri par le dernier Conseil européen, sans ambition, et discuté dans un contexte de grave crise économique et politique, pour les 7 années à venir. Ainsi notre futur Parlement, élu pour cinq ans, devra travailler pendant toute sa mandature avec un budget de régression, déséquilibré et déséquilibrant, qui l’engage sans grande marge de manœuvre. Certes ce Parlement devra se prononcer – à la marge – sur un budget annuel, mais sera corseté dans une Europe asphyxiée.

Dans ce contexte, est-ce bien utile d’aller aux urnes pour élire des représentants quand le fond aura été décidé un an avant leur investiture et pour un an de plus que la durée de leur mandat ?

Ceci n’est pas sérieux… L’abstention, contre laquelle les europhiles devraient lutter avec force et efficacité, est aussi à étudier à la lumière de ce non-sens démocratique. Il convient de faire coïncider les échéances budgétaires avec les échéances électorales. Proposer un budget transitoire sur deux ans – de crise – pour 2014-2015, pour donner à nos prochains députés le temps de bien s’approprier les enjeux, puis soumettre à l’approbation du Parlement un budget quinquennal (2016-2020) qu’ils puisse appréhender et contrôler, serait la solution pour mettre les véritables propositions sur la table des débats de notre élection qui vient. Ainsi les électeurs seraient sérieusement intéressés et sauraient que leur voix compte pour de bon et pour le meilleur.

Redonner intérêt aux eurodéputés pour renforcer l’élection et motiver l’électeur : leçon à appliquer d’urgence !

Bureau Europe Populaire

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