BREXIT : VERS LE ROYAUME DESUNI ?

BREXIT : Le Continent blessé par un Royaume désuni ?

Les Britanniques ont été d’un courage extraordinaire entre 1940 et 1945, notamment contre le régime nazi qu’eux seuls ont combattu de bout en bout durant les heures de guerre. A ce titre l’Europe leur doit énormément.
Hier, comme je l’avais analysé, ils ont dit qu’ils voulaient quitter l’Union européenne, après 43 ans d’alliance.

C’est d’abord un Royaume désuni qui a étalé sa fracture interne. Ne revenons pas sur la leçon de l’organisation indigne du referendum du Royaume-Uni, qui a été fait pour trancher les querelles d’un parti dans un Pays, prenant en otage le reste des 27 partenaires. Mais il faut souligner l’issue du scrutin : 52 % contre 48, avec les Anglais de l’extérieur qui n’ont pu voter, le Pays parait coupé en deux. En fait c’est pire, car si les Gallois sont bien divisés, les Irlandais du Nord et les Ecossais sont fortement pour l’Europe, tandis que les Anglais sont majoritairement contre. Sans compter la fière Gibraltar où 95 % ont dit non au Brexit ! Et que dire de la Jeunesse, loin de vouloir ce Brexit, qui a plébicité aux trois-quarts le « Remain », s’opposant ainsi aux plus de 50 ans… Les Britanniques ont voulu faire exploser l’Europe et c’est eux qui implosent.
Sur le plan européen, le Brexit n’a pas d’effet concret immédiat car il doit être suivi d’une demande officiel de sortie formulée par le gouvernement britannique. Or Cameron a annoncé que cette tâche incombera à son successeur, en Octobre. Ensuite, deux ans minimum de négociations seront nécessaires pour « détricoter » la participation de l’Ile à la communauté de l’Union. Nul doute que les Anglais tenteront de conserver des avantages et des liens extrêmement favorables pour eux.
Mais il y a déjà des effets psychologiques immédiats en Europe.
Tout d’abord sur la finance qui a perdu du terrain et qui en perdra encore, par vagues successives.
Ensuite sur l’image de l’Europe qui n’est plus une forteresse politique inébranlable, que l’Histoire ne porte que dans le sens unique de l’intégration.
Enfin sur les Pays de l’Union eux-mêmes, certains restant interdits que leur projet Europe qui a demandé le sacrifice de beaucoup soit rejeté ; d’autres qui y voient l’opportunité de céder aux populismes divers et avariés et de mettre des distances entre eux et la communauté, oubliant souvent ce que la solidarité européenne a su leur donner, y compris en dignité, et plongeant ainsi leur velléité dans les bras de l’incertitude de l’isolement ou de bloc plus trouble. Nous avons, contre mon analyse, sacrifié la nature d’approfondissement de l’Europe pour s’élargir à eux. Ils nous rejetteront une fois que sans impuissance et sans projet nous ne ferons que les laisser partir.

Interview en direct de Cyril Benjamin CASTRO

Interview en direct de Cyril Benjamin CASTRO


Faut-il alors en vouloir à la Grande- Bretagne ? :
Non si nous en profitons pour relancer l’Europe, avec un Cœur d’Europe que je réclame depuis 10 ans et que EUROPE POPULAIRE propose depuis 30 mois maintenant. D’autant plus que certains, dont la France, peuvent profiter de l’éloignement anglais, directement et indirectement si on considère que l’Angleterre était un frein à l’Europe. L’Europe doit assumer sa puissance, économique, culturelle, militaire, sans esprit de domination, mais sans esprit de culpabilité.
Oui si nous restons tétanisés, dans une torpeur inconsciente. Si nous ne considérons l’Europe que comme un marché ouvert, sans âme, sans Histoire et sans Avenir. Si nous restons Knocked quand ils sont Out !
Nos Dirigeants sont donc seuls responsables de la suite. D’autant plus que les jeux se dévoilent. L’incurie de nos extrêmes en réponse à l’enjeu. Et cynisme américain qui ne voit ce Brexit que sur l’angle commercial, maintenant coûte que coûte les négociations sur le funeste TIPP. L’Europe doit renouer avec ses Citoyens, et, après 25 ans de libéralisme excessif dominant, imposant des règles favorables aux lobbies, la voie d’une Union sociale s’imposera.
A Nous, Peuple d’Europe, d’être vigilants. A nous de prendre en main le destin de la plus grande œuvre politique réalisée en temps de Paix de toute l’Histoire de l’Humanité.
L’Europe a été faite par la Paix, pour la Paix. Qu’elle soit faite maintenant par le Peuple pour le Peuple !